top of page

Le paillis, le BRF et les engrais naturels :

L'azote dans votre sol :

Pour bien comprendre l'intérêt des différents engrais, il faut commencer par comprendre comment vont plantent se développent :

  • Comme des être humains, elle ont besoin de se nourrir pour grandir.

  • Pour se nourrir, elles utilisent leurs racines pour absorber de l'eau et des oligo-éléments (sous forme de matière minérale) qui remontent vers les feuilles sous forme de sève brute

  • La sève brute passe dans les feuilles et se charge de sucres produits par la photosynthèse à partir du CO2 de l'air et de l'eau contenue dans la sève brute pour devenir la sève élaborée

  • C'est avec la sève élaborée et les oligo-éléments qui la constituent que la plante fabrique ses nouveaux tissus.

  • L'azote est l'un de ces oligo-éléments... mais il en existe autant que d'engrais. Par exemple les trois principaux composants NPK des engrais chimiques :

    • azote (N) pour faire pousser la plante, 

    • phosphore (P) pour permettre à la plante d'utiliser l'énergie à sa disposition (croissance racinaire, maturation des fruits...)

    • potassium (K) pour la production de fleurs, de fruits et la résistance aux maladies

Voici un schéma (simplifié, les scientifiques m'excuseront) qui présente succinctement comment vos plantes ingèrent de l'azote via leur système racinaire. Le circuit bleu est celui que vous devez favoriser pour la croissance de vos végétaux :

Cycle azote site.jpg

Les 3 grands horizons de diffusion de l'azote dans votre sol :

Pour bien comprendre ce qui va suivre, en partant du cycle de l'azote ci-dessus, il faut imaginer qu'il y a possibilité d'apporter de l'azote à votre sol selon 3 rythmes différents : 

  • le paillis pour une diffusion sur plusieurs mois par décomposition de la matière organique (environ 4 à 6 mois) ;

  • les déjections animales pour une diffusion sous quelques semaines :

    • fumier équin (ex : fumier de cheval) pour la plus longue durée car il contient plutôt de la matière organique végétale que des minéraux ;​

    • fumier bovin (ex : fumier de vache) pour la durée moyenne car il contient de l'urine mélangée aux excrément (donc des ions ammonium) ;

    • fumier de volaille (ex : excréments de poules) pour un effet rapide car les poules évacuent en même temps leurs excréments et leur urine. En revanche, il vaut mieux en répandre un peu régulièrement (une poigne par m² et par mois) plutôt qu'une grande quantité en un coup qui risque de polluer les sols par lessivage voire agresser les racines ;

  • les liquides (verser 1 dose d'un des principes actifs ci-dessous dans un arrosoir puis ajouter 9 doses d'eau) pour une diffusion sous 1 semaine à 1 mois :

    • du lombricompost ;​

    • de l'urine (eh oui, votre urine c'est de l'or pour votre jardin) ;

    • un extrait fermenté comme du purin d'orties.

Le paillis :

Pailler c'est génial pour :​

  • apporter de la matière organique qui enrichira votre sol (entrée du schéma ci-dessus)

  • enrichir la vie de votre sol (voir le paragraphe "Maraichage du sol vivant") avec des déchets carbonés, nourriture de base de vos vers de terre

  • protéger votre terre (lessivage) et sa vie (UV, froid) des intempéries et de frimas de l'hiver

  • empêcher la germination des adventices

  • limiter l'évaporation pour réduire les arrosages

  • protéger vos légumes et plants du sol pour éviter leur contamination

Quelques conseils généraux pour vos paillis :

  • Les légumes qui produisent beaucoup de feuilles (courgette, tomates) acceptent une plus grosse épaisseur de paillis que les oignons, laitues, radis

  • Laisser sécher les tontes de gazon 2 à 3 jours en tas de 40cm max que l’on retourne avant de les utiliser comme paillis

  • Les produits frais et broyés (ex : gazon) ne doivent pas dépasser 2 à 3cm alors que de la paille ou du compost grossier peuvent arriver à 15cm (voir plus pour la paille).

  • Ne surtout pas pailler les semis car, s'il empêche la levée des adventices, le paillis fait de même pour vos précieuses graines !

  • Ne pas trop pailler les jeunes semis (1 ou 2cm de paillis fin max).

  • Réserver les écorces de pin aux plantes de bruyère car elles acidifient un peu la terre.

  • Ne pas pailler les plantes de rocaille avec un paillis végétal qui apporterait trop d'humidité, lui préférer un paillis minéral.

 

Attention néanmoins, le paillis est un excellent abri pour les limaces et les escargots ! Si vous êtes envahis, griffez votre sol à l'automne pour exposer leurs œufs aux intempéries et pailler au printemps, après que la terre se soit réchauffée. Renouveler si nécessaire l'opération l'automne suivant. Une fois l'attaque passée, vous pouvez recommencer à pailler votre sol pour limiter les adventices.

En temps normal, on paille au printemps, après les dernières gelées et à l’automne, bien avant les premières gelées. Attention, le paillis organique nouvellement déposé crée durant 2 à 4 semaines une « faim d’azote ». En effet, les micro-organismes qui le dégradent s’attaquent d’abord à la lignine et à la cellulose et ont besoin d’azote pour ce processus, ils le prélèvent dans le sol au détriment des plantes. Ce phénomène n'est que transitoire car, une fois la décomposition du paillis entamé, ce dernier va venir enrichir votre terre. Si les plantes continuent de jaunir au bout d’un mois, il faut faire une pulvérisation de purin d’ortie qui reverdit les feuilles en quelques jours seulement.

Pour résumer tout ceci, voici un petit calendrier de vos actions de paillage (pour un climat océanique, à adapter selon les spécificités de votre climat). Durant les périodes en jaunes votre terre est couverte de déchets carbonés, durant les périodes en vert votre terre est couverte de déchets azotés et durant les deux mois en blanc votre terre est à nu (pour se réchauffer).

Je suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile.

Calendrier de paillage T1.jpg
Calendrier de paillage T2.jpg
Calendrier de paillage T3.jpg

Le BRF :

...et quelques précisions sur le BRF...

Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) semble être le graal d'un grand nombre de jardiniers.

  • Il s'agit de jeunes rameaux (5 à 10cm de diamètre max) de feuillus tout juste broyés et épandus sur le sol avant que la lignine qu'ils contiennent ne se dégrade.

  • Il faut broyer des rameaux de l'année en cours car elle seule contient de la lignine alors que les bois plus anciens contiennent de la subérine or le BRF favorise le développement des champignons... car ils absorbent de la lignine !

  • Il convient ensuite de l'incorporer superficiellement au sol à la griffe ou au râteau.

  • Lorsqu’il se décompose, le BRF consomme de l’azote ce qui peut conduire les plantes à temporairement jaunir la première année. Cette opération se fait donc préférentiellement à l’automne, pour éviter la faim d’azote.

  • Contrairement au compost qui favorise le développement des bactéries, le BRF favorise le développement des champignons.

  • Les plantes pérennes absorbent l’azote sous forme d’ammonium produit par les champignons, elles apprécient donc particulièrement le BRF.

  • Les annuelles préfèrent les nitrates produits par les bactéries, il vaut donc mieux un paillage vert que du BRF dans le potager.

 

La cendre de bois (pas de charbon !) :

Les cendres de bois sont aussi un excellent additif à la terre qui favorise la floraison et la fructification.

  • La cendre de bois est constituée :

    • de chaux pour 20 à 50 % (fertilisant riche en calcaire, c'est à dire en calcium) ;

    • de 3 et 9 % de potassium, donc un engrais concentré ;

    • de 14 % de silice ;

    • jusqu'à 4 % de magnésium, constituant majeur de la chlorophylle des végétaux ;

    • moins de 2 % de phosphore.

  • Ramassez les cendres dans un seau en fer.

  • L'apport de cendre sur la terre du jardin se fait en automne ou au printemps lorsque la terre commence à se réchauffer 80 à 100g/m²/an (environ 2 grosses poignées).

  • Il est recommandé de ne pas épandre la cendre sur une terre nue pour éviter la formation d'une croute. Privilégiez un épandage sur du paillis

  • Les plantes de terre de bruyère qui aiment l’acidité (rhododendron, camélia, azalée, bruyère, hortensias...) ne doivent pas en recevoir sinon la chlorose risque d'apparaitre du fait de la chaux basique ainsi ajoutée.

  • Au potager, il est très utiles d'épandre de la potasse entre les légumes fruits (tomate, concombre...), les légumes fleurs (brocolis, artichaud...), et les légumes racines (carottes, radis...) pour augmenter le rendement. L'intérêt pour les légumes feuilles (salades...) est moindre.

  • Sur la pelouse, la cendre ne favorise pas la croissance végétale mais elle peut contribuer à réduire l'acidité du sol. Elle contribue aussi aux développement des vers de terre et de l’activité microbienne pour faciliter le drainage de l'eau... donc réduire l'apparition de la mousse.

  • Sur les arbres, la cendre peut servir à réaliser un badigeon qui asphyxiera les formes de parasites hivernant dans l'écorce. Il faut pour cela mélanger 1kg de cendres tamisées à de l’eau jusqu’à obtenir une pâte de la consistance d’une pâte à crêpes et l’appliquer sur le tronc des arbres en la faisant bien pénétrer dans les plis de l’écorce. Ce badigeon étouffe les œufs des nuisibles qui ont passé l’hiver.

  • Enfin, le fraisier a besoin de potassium pour faire beaucoup de fleurs et donc de fruits. Vous pouvez donc apporter de la cendre juste avant d'enfouir le compost.

  • Durant la pleine saison, vous pourrez arroser tous les quinze jours avec un mélange d'une poignée de cendre dans un arrosoir de 10 litres. Si vous avez le temps, laissez macérer une journée pour extraire la potasse, et filtrez avant d'arroser. Recommandé pour les plantes à petits fruits,  les massifs de fleurs et les rosiers.

Attention ! La cendre de bois est un bon engrais, mais la cendre de charbon est toxique !

Les engrais verts :

Les engrais verts sont des plantes que l'on sème lorsqu'une parcelle n'est pas utilisée, leur intérêt est multiple :

  • leur présence évite aux adventices de s'installer

  • leur développement enrichit la vie microbiologique du sol

  • certaines permettent d'aérer le sol grâce à leur système racinaire

  • d'autres captent l'azote de l'air et l'emmagasine dans leurs racines

  • leur coupe et leur enfouissement constitue un excellent amendement avant une nouvelle plantation (les partie aériennes servent de paillis et les racines ainsi incorporées vont relâcher l'azote aérien qu'elles ont emmagasiné)

  • et en plus, certains d'entre eux sont très décoratifs !

Voici quelques exemples d'engrais verts classiques :

  •  parmi les fabacées (anciennement appelées légumineuses) qui assimilent l’azote de l’air et le restituent par leurs racines on trouve :

    • la vesce que l'on sème jusqu’à fin octobre pour l'enfouir 8 semaines après, elle est très efficace pour supprimer les adventice et étouffe même le chiendent ;

    • le mélilot que l'on sème d’avril à septembre pour l'enfouir 8 semaines après ;

    • le lupin que l'on sème d’avril à juin  pour l'enfouir 2 mois après, il est décoratif et attire les abeilles ;

  • parmi les poacées (anciennement appelées graminées) le seigle permet de décompacter le sol grâce à son système racinaire très fourni, le couvrir sur la durée (comme sa croissance est lente il se marie très bien avec 20% de vesce) et de nourrir le sol en carbone une fois enfoui

  • parmi les boraginacées, la phacélie est très mellifère (elle attire les insectes polinisateurs) et décorative. Elle se sème de mars à septembre et s’enfouit 10 semaines après (sinon elle se ressème seule)

Pour couper les engrais (et les laisser se désagréger sur la sol) mieux vaut qu'ils soient jeunes car ils sont plus nutritifs et se décomposent plus facilement. Le mieux est de les couper à la cisaille ou à la faux mais, si votre parcelle est trop grande, vous pouvez utiliser la tondeuse réglée au plus haut.

Une fois sec, il est aussi possible de l'incorporer à la couche superficielle de la terre. Prévoir ensuite 1,5 à 2 mois pour qu'il soit dégradé avant la remise en culture. La encore, privilégier la grelinette ou la fourche bêche. Si vous avez vraiment besoin d'une aide mécanique attention d'utiliser la motobineuse :-( à sa vitesse la plus lente pour abîmer le moins possible la vie présente dans le sol.

Pour ma part, j'ai l'impression que les engrais verts sont surtout utiles aux professionnels qui ont de très grandes parcelles pour lesquelles la mise en place d'un paillis nécessite la manutention de gros volumes matière organique. Il est donc plus pratique de semer des graines d'engrais verts...

Chez moi, je fais donc au plus simple et me contente à l'automne d'un apport massif en matière organique (paille) pour nourrir mes vers de terre qui, durant tout l'hiver, seront chargés de structurer le sol et l'enrichir en carbone comme en azote : c'est le maraichage du sol vivant.

Si vous voulez aller plus loin dans la connaissance des engrais verts, il est inutile que je paraphrase l'excellent article de la Ferme de Cagnolle... à réserver aux lecteurs avertis car il est passionnant mais très techniques ! 

Les engrais organiques :

Bien évidemment dans un jardin bio on n'utilise pas d'engrais minéral, qui ne sont que des composant chimiques. A contrario les engrais organiques sont des préparations issues de matières organiques.

Si vous ne disposez pas de vos propres préparation purins et autres et que vos plantes ont un besoin ponctuel que vos traitements de long terme (compost, paillis, BRF...) ne peuvent traiter dans l'instant, il faut alors passer par la case jardinerie.

A titre d'exemple, si vous voulez donner un coup de boost à vos plantes avec un shoot d'azote (par exemple pour compenser un faim d'azote liée au paillage), vous pouvez opter pour de la corne :

  • sous forme de poudre l'apport se fait en 2 à 3 semaines ;

  • sous forme de copeaux l'apport se fait en 1 à 3 mois.

bottom of page